ÉVéNEMENTS

Compte rendu : Journée d’excursion au Château et parc floral de Vincennes

7 juillet 2024

Ce fut une belle visite guidée par Alex du CMN (Centre des Monuments Nationaux), que nous fîmes à plus d’une quinzaine durant une heure cinquante ce dimanche 7 juillet, par météo favorable !

Alex a insisté sur la durée des travaux de construction, celle-ci s’est étendue sur plusieurs siècles, du XIVème au XVIIème.

C’est le plus grand château fort royal subsistant en France et, du fait de la hauteur de son donjon, une des plus hautes forteresses de plaine d’Europe.

Le château de Vincennes est le siège du service historique de la Défense.

L’ensemble comporte donc des éléments architecturaux de différentes époques aux vocations alternativement militaire défensive ou civile, avec différents corps de logis, manoir du roi à droite au fond du quadrilatère et de la reine, à gauche.

Les manoirs des Capétiens donc.

NB : Les parties en italiques de ce compte rendu sont extraites de Wikipedia

La résidence de loisir (1150-1340)*

La première construction est une résidence royale aménagée avant 1178 par Louis VII dans la forêt de Vincennes.

Elle devient un manoir, résidence royale de villégiature, en 1180, sous le règne de Philippe Auguste. En 1183, un mur est érigé autour du bois pour créer une réserve de chasse.

Saint Louis (1214-1270), qui y séjourne souvent, y est représenté par l’histoire traditionnelle en train de rendre la justice, assis sous un chêne. En 1274, Philippe III s’y marie en secondes noces, et deux rois y sont morts : Louis X, en 1316, et Charles IV, en 1328.

Notre guide Alex met en doute la véracité de la légende de Saint Louis rendant la justice sous ce chêne …

La forteresse (à partir de 1340)

Vers 1337, Philippe VI de Valois décide de fortifier le site en construisant un donjon à l’ouest du manoir.

Charles V de France, né dans la forteresse le 21 janvier 1338, en fait sa résidence, le siège de son gouvernement et de la haute administration. Il fait réaliser les travaux prévus par Philippe VI, y ajoutant par la suite l’enceinte monumentale avec ses portes et ses tours. Le donjon est édifié vers 13657. Sa construction a débuté entre 1336 et 1345. En 1369, on installe des machines de guerre sur les terrasses. La grande enceinte de 11 mètres de hauteur est élevée entre 1372 et 13805 ; la muraille avec chemin de ronde ceinturant donjon, manoir, Sainte-Chapelle et bâtiments résidentiels, est achevée en 1380.

La Sainte-Chapelle (à partir de 1380)

Par ailleurs, les reliques de la couronne d’épines conservées à Vincennes ayant été transférées à la Sainte-Chapelle (Paris), les travaux d’édification d’une nouvelle chapelle, confiés à Raymond du Temple, débutent en 1379.

La Sainte-Chapelle de Vincennes devait recevoir un fragment de la relique, demeuré à Vincennes. À la mort de Charles V, en 1380, Charles VI décide de poursuivre les travaux, maintes fois interrompus par la suite.

Notre guide Alex (qui connaissait également bien la Sainte Chapelle de l’Ile de la Cité) nous a fourni d’amples informations sur celle-ci. Sa capacité d’accueil de 1000 personnes, ses vestiges de couleurs, ses vitraux dont une partie fut détruite par la violente tempête de 1999 au point d’entrainer la fermeture de la chapelle. …

Leurs motifs fut pour Alex l’occasion d’attirer notre attention sur la hiérarchie des anges.

Les séraphins, créatures célestes ailées, possédant trois paires d’ailes, que l’on trouve dans la Bible autour du trône de Dieu, les archanges de niveau inférieur (juste au-dessus des anges eux-mêmes).

Et sur un curieux écusson dans la pierre, de l’époque d’Henri II où s’entrelacent pacifiquement et habilement les initiales D, C et H. D pour Diane (de Poitiers), C pour Catherine (de Médicis) et H pour Henri II !

De la Renaissance à la Restauration

Le château de Vincennes jusqu’au règne de Louis XIII

Le musée de la Grande Guerre vers 1932 au pavillon de la Reine.

Les travaux de construction et d’embellissement sont poursuivis sous les Valois. François Ier fait réaménager le pavillon construit par Louis XI pour y résider lors de ses séjours à Paris. Henri II transfère le siège de l’ordre de Saint-Michel à Vincennes ; il confie l’achèvement des travaux de la Saint-Chapelle à son architecte favori, Philibert Delorme. La chapelle est enfin inaugurée en 1552. En février 1574, la cour se réfugie au château de Vincennes où Charles IX, gravement souffrant, décède le 30 mai dans les appartements du donjon. François d’Alençon et Henri de Navarre, assignés à résidence à la cour, deviennent les hôtes contraints du château.

Après l’assassinat d’Henri IV, son fils, le jeune Louis XIII, est installé à Vincennes dans l’ancien pavillon de Louis XI et y passe une partie de sa jeunesse.

Le règne de Louis XIV et le choix de Versailles

Le château devient ainsi la troisième résidence royale. C’est de Vincennes que Louis XIV se rendit le 13 avril 1655, « en habit de chasse » au Parlement de Paris, faire lit de justice pour imposer ses édits fiscaux.

L’architecte Louis Le Vau construit les ailes (dites « pavillons ») du Roi et de la Reine. Il construit l’aile de la Reine en 1658 et l’aile du Roi en 1661, ces deux ailes reliées par un portique au nord et au sud entourant la cour royale. Le cardinal de Mazarin y décède le 11 mars 1661 et sa dépouille est exposée dans la Sainte-Chapelle.

Pour pimenter son récit Alex évoque la relation très étroite qui lie Mazarin à Anne d’Autriche et à Louis XIV, son filleul …

Il est un moment envisagé de remplacer les pavillons construits par

Prison et manufacture royale (à partir du XVIIe siècle)

Le donjon fut aménagé en prison d’État de prisonniers de haute naissance dès le XVIIe siècle. Sa capacité ne lui permettait pas d’héberger plus de quatorze détenus. Le duc de Beaufort, principal chef de la « cabale des Importants », emprisonné sur ordre d’Anne d’Autriche, s’en évade en 1648. Le cardinal de Retz alla y méditer sur la Fronde dans l’ancienne chambre de Charles V. Nicolas Fouquet, qui avait lancé l’architecte Le Vau, eut également droit aux honneurs de la prison de Vincennes, à la suite de son procès de trois ans (1664) et avant son transfert dans la place forte royale de Pignerol.

Les ouvriers prennent d’assaut le donjon en 1791, d’après Christophe Muller, musée de la Révolution française.

Au XVIIIe siècle, il hébergea la manufacture de Vincennes, spécialisée dans la production de porcelaine, qui devint plus tard celle de Sèvres. Le donjon resta prison d’État. Y furent entre autres internés Voltaire, le marquis de Sade (de septembre 1778 à février 1784) et Mirabeau. Diderot quant à lui ne fut pas emprisonné dans le donjon mais dans un bâtiment attenant à la Sainte-Chapelle désormais détruit.

Par un édit de février 1788, Louis XVI décide d’aliéner — par la vente ou la démolition — le château parmi plusieurs résidences royales ou bâtiments indépendants de la Couronne qui ne sont plus utilisés et dont l’entretien constitue un gouffre financier, dont ceux de Choisy-le-Roi, Madrid, la Muette et Blois.

Le 28 février 1791, les ouvriers du faubourg Saint-Antoine ne voulant pas d’une nouvelle Bastille, tentent de prendre d’assaut le donjon afin de le démolir. Mais l’arrivée des troupes de Lafayette venant épauler la garde nationale parisienne permet de sauver le donjon.

Malgré le changement de régime, le donjon retrouvera sa destination au XIXe siècle. Seules les conditions pénitentiaires vont radicalement se durcir. Ainsi, à la suite des journées des 23 au 25 février 1848, y séjourneront de nombreux républicains de gauche comme Barbès, Blanqui et Raspail (qui en sortira à la faveur de son élection au Parlement et dont les écrits témoignent de son séjour dans l’ancienne chapelle de Charles V).

Arsenal et établissement militaire (depuis 1796)

En 1796, le château fut converti en arsenal, abritant depuis lors la section historique de l’armée. Il fut profondément remanié à cette époque. Les restes du pavillon de chasse initial datant de l’époque de Saint Louis furent détruits. On construisit de nouveaux bâtiments militaires qui existent encore aujourd’hui. En 1804, le duc d’Enghien fut fusillé dans les douves du château sur l’ordre de Napoléon.

Article détaillé : Affaire du duc d’Enghien.

Nommé gouverneur du château par Napoléon en février 1812, le général Pierre Daumesnil le défendit une première fois en mars 1814, lors de la bataille de Paris, puis une seconde fois en 1815, lors de l’occupation de Paris par les troupes russes et prussiennes. Ces dernières, qui voulaient s’emparer de l’arsenal du château, se heurtèrent à une résistance acharnée. Avec moins de 200 hommes, le général refusa de se rendre, insensible aux pressions et aux tentatives de corruption, bravant le siège du fort durant plus de cinq mois. Il finit par capituler sur ordre de Louis XVIII, mais sortit de la forteresse en brandissant le drapeau tricolore.

Époques moderne et contemporaine

Louis-Antoine de Bourbon-Condé est exécuté dans les fossés du château, dans le cadre de ce qui est connu sous le nom de l’Affaire du duc d’Enghien.

Vue des fossés et de la tour de la Reine. Un saule pleureur marque l’emplacement où fut fusillé le duc d’Enghien (aquarelle anonyme, vers 1820).

La porte massive de sortie du donjon provient de la prison du Temple, détruite par Napoléon Ier. L’empereur fut également à l’origine de l’étêtage des différentes tours d’enceinte du château. Le parc fut remanié au XIXe siècle dans le goût des jardins anglais. Napoléon III confia à Viollet-le-Duc le soin de restaurer la chapelle et le donjon et légua administrativement les 9,95 km2 du bois de Vincennes à la ville de Paris.

Le 15 octobre 1917, Mata Hari est fusillée pour espionnage près de la forteresse de Vincennes, au pied de la butte du polygone de tir, lieu habituel des exécutions militaires.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, le château servit brièvement de quartier général à l’état-major du général Maurice Gamelin, chargé de la défense de la France contre l’invasion allemande de 1940. Le 2 août 1944, trois divisions de la Waffen SS en retraite du front de Normandie s’installèrent dans les lieux. Le 20 août 1944, 30 otages y furent à leur tour exécutés par les forces nazies ; lesquelles détruisirent trois dépôts de munitions installés dans des casemates, au moment de la libération de Paris, dans la nuit du 24 au 25 août. L’incendie provoqué dura alors près de huit jours et provoqua des dégâts irréversibles : une partie des collections fut détruite, le pavillon du Roi en ruines, celui de la reine partiellement détruit.

En 1958, Charles de Gaulle — alors président de la République — forma le projet de quitter le palais de l’Élysée qu’il jugeait trop enclavé dans Paris, sans perspective sur la capitale et pas assez prestigieux pour accueillir le chef de l’État. Il choisit le château de Vincennes comme nouveau logis présidentiel, mais l’opération fut abandonnée pour d’autres priorités.

En 2022, l’accès au château est strictement interdit aux Russes.

Description

Le Château de Vincennes (le donjon)

Cette forteresse a plus l’apparence d’une vaste cité fortifiée ou d’une « résidence royale fortifiée » que d’un château fort. Le château n’était à l’origine qu’un simple manoir, mais il eut très tôt vocation à abriter, pour de longues périodes, la famille royale avec toute sa domesticité, une partie de l’administration du royaume et l’armée nécessaire pour sa défense.

Il est composé d’un long mur d’enceinte de plan quadrangulaire, flanqué de trois portes et de six tours de 42 mètres de hauteur, qui se développe sur plus d’un kilomètre et protège un espace de plusieurs hectares (330 × 175 m). La place ainsi protégée est occupée par le donjon haut de 52 mètres au-dessus du sol de la cour (le plus haut d’Europe et comparable à celui du château de Coucy haut de 54 mètres et d’un diamètre de 31 mètres, construit entre 1225 et 1240 et détruit en 1917), des bâtiments administratifs, civils et militaires, et une chapelle. Au Moyen Âge, l’ensemble permettait à plusieurs dizaines de milliers de personnes de vivre sur place. Quand Jacques Androuet du Cerceau dessine le château dans l’album Le premier volume des Plus excellents bâtiments de France, en 1576, l’enceinte est encombrée ; « elle renferme une véritable ville ». Le donjon a été conçu pour abriter le roi de France en cas de danger. Il est à lui seul une place forte. De larges douves, un châtelet et deux ponts-levis assurent sa défense. Le niveau le plus bas sert de réserve d’eau et de vivres. Le premier et le deuxième étage sont les appartements royaux. Les trois autres niveaux supérieurs accueillent les domestiques et les militaires. Au XIVe siècle, les tuyaux en terre cuite sont remplacés par des tuyaux en plomb25. Les eaux usées sont évacuées par un système d’égouts. Un compte de travaux datant de 1365-1367, mentionne une «chambre des bains».

Les fonctions actuelles du château de Vincennes

Salle de lecture Louis XIV du pavillon du roi énovée en 2009.

Le château de Vincennes relève à la fois du ministère de la Culture (le site est classé monument historique en 1993 et 199938, le Service départemental de l’architecture et du patrimoine y est situé), et du ministère de la Défense (le château abrite le Service historique de la défense, SHD) :

  • depuis 1988, un vaste programme de rénovation a été entrepris. Menacé de ruine, le donjon est fermé en 1995, et après d’importants travaux de consolidation générale de sa structure, le donjon avec ses appartements royaux rouvre au public en 2007. En 2008-2009, la chapelle royale a également subi une importante restauration, nécessitée par la tempête de 1999 ;
  • depuis plusieurs années, les élus locaux tentent d’accélérer le renouveau du site, notamment en obtenant une réorganisation de la gouvernance actuelle du château et en développant le mécénat. C’est ainsi qu’est née, à l’initiative de la ville de Vincennes, l’«Association pour le rayonnement du château de Vincennes », présidée actuellement par Françoise Sampermans ;
  • le « plan Escale » serait un plan d’évacuation du palais de l’Élysée, en cas de crue centennale à Paris. La présidence aurait préparé dans cette éventualité un repli sur le château de Vincennes, réputé sûr et facilement aménageable. 
Le donjon du château de Vincennes après restauration (2006).

 

 

 

 

 

 

 

 

Vue du château depuis le sud-ouest.

 

 

 

 

 

 

 

 

Donjon entouré de sa chemise.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mur nord et entrée principale du château.

 

 

 

 

 

 

 

 

Entrée nord (tour du Village).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Entrée sud (tour du Bois).

 

 

 

 

 

 

 

 

Sainte-Chapelle.

 

 

 

 

 

 

 

Pavillon de la Reine.

 

 

 

 

 

 

 

 

Pavillon du Roi.

 

 

 

 

 

 

 

Ensuite ce fut le pique-nique bien convivial dans le Parc Floral puis un petit tour de celui-ci pour ceux que des obligations électorales ou autres n’appelaient pas ailleurs …

Compte rendu rédigé par LM

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*Les parties en italiques de ce compte rendu sont extraites de Wikipedia : Château de Vincennes — Wikipédia (wikipedia.org)