Avant de découvrir ce nouveau quartier, notre guide, Nadine, habitant depuis des années dans ce secteur a tenu à faire auparavant un détour dans l’ancien quartier des Batignolles pour nous faire apprécier, par contraste, la modernité de ce nouveau secteur du 17ème arrondissement de Paris.
Le quartier ancien des Batignolles est en particulier connu par le Groupe des Batignolles qui a rassemblé des artistes célèbres (Manet, Renoir, Verlaine, …) qui ont vécu là et sont immortalisés par un tableau du musée d’Orsay.
Nous avons ainsi fait quelques petites découvertes comme :
- Le joli square des Batignolles.
- Une fontaine Wallace, qui fait partie des 107 fontaines d’eau potable offertes à Paris dans les années 1870 par Sir Richard Wallace, généreux mécène anglais profondément francophile.
- La place devant l’église Sainte Marie des Batignolles, lieu où se déroule la nouvelle La Légende du Saint Buveur (Die Legende des Heilige Trinker), écrite par Joseph Roth, plus connu pour son Roman La Marche de Radetsky.
- Un Christ qui a fait l’admiration de Verlaine dans l’église.
- La façade de la maison natale de la chanteuse Barbara.
Nous avons quitté cette atmosphère presque villageoise de ce petit bout de Paris pour rentrer dans le XXI siècle en pénétrant dans l’écoquartier « Clichy Batignolles », dernière réalisation urbaine de la Ville de Paris.
Ce quartier occupe des terrains de délestage et de stockage de la SNCF et devait servir pour implanter le Village Olympique des Jeux de 2012, Jeux pour lesquels la candidature de Londres a finalement été retenue. 54 hectares, 7500 habitants et 12 700 emplois.
En l’absence de livres sur ce quartier, notre guide n’a pu utiliser comme documentation que les publicités dithyrambiques des promoteurs immobiliers vantant les architectures de bâtiments aux noms plus flatteurs les uns que les autres : Allure, Chrysalide, Unic, Emergence, Twist, Rocky Mountain, Origami, Java.
Nous avons été particulièrement sensibles à l’élégance tout en courbes de l’immeuble Unic de l’architecte chinois Yansong, L’originalité des petites maisons insérées dans l’immeuble Emergence et la façade riche en jeux de lumières d’Origami.
Notre guide nous a énoncé quelques-unes des caractéristiques écologiques de la zone : collecte pneumatique déchets, bâtiments conçus pour être peu énergivores et économes en carbone (niveau équivalent au label allemand Passiv Haus), géothermie avec une énergie renouvelable pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire, larges trottoirs offrant de l’espace aux piétons (au détriment des voitures) avec très peu de places de parkings pour les visiteurs…
Sur le plan sociologique, la mixité sociale a été fortement encouragée : 50% des logements sont des logements sociaux, 20% des logements à loyers maîtrisés et 30% des logements libres. Ces différents types de logements sont répartis sur l’ensemble de l’écoquartier sans distinction d’emplacements. Les logements sociaux sont la plupart du temps intégrés dans des îlots mixtes.
Au passage nous avons vu la belle entrée du métro Pont Cardinet, toute en couleurs, réalisée par l’artiste allemand Tobias Rehberger, qui a remporté le concours lancé à cette occasion.
Nous avons aussi pu voir de loin le nouveau Palais de Justice, avec ses façades et toitures végétalismes, œuvre réalisée par l’architecte italien Renzo Piano.
Nous avons poursuivi notre promenade en flânant dans le Parc Martin Luther King (nom choisi par les habitants sur une proposition de 3 appellations). 10 hectares avec des bassins, des arbres fruitiers… De nouveau des réalisations écologiques : bassin biotope de 3000 m2 avec épuration naturelle de l’eau par décantation et utilisation de plantes spécifiques, centrale solaire sur les bâtiments techniques…
Nous avons achevé notre périple en montant sur une terrasse pour avoir une vue d’ensemble du quartier.
En plus, la terrasse étant occupée par un restaurant éphémère de cuisines du Monde, nous avons pu échanger nos commentaires autour de mets exotiques.
Message de notre guide : chaque quartier de Paris ou de banlieue parisienne recèle ses petites curiosités, ses constructions plus ou moins réussies, ses petites histoires, ses commerçants traditionnels ou atypiques.
Alors, si vous voulez avoir le même plaisir qu’elle a eu à faire découvrir son quartier, portez-vous volontaire auprès de Janine Wenk (wenk@daad.de) !
Dans cette attente.
NM