ÉVéNEMENTS

Compte rendu : Visite de l’exposition « Face aux épidémies. De la Peste noire à nos jours »

26 janvier 2023

Le jeudi 26 janvier, nous nous sommes rendus dans le Marais, sur le site des Archives nationales afin de visiter l’exposition « Face aux épidémies. De la Peste noire à nos jours ». Cette visite, organisée par Lucile Chartain, administratrice de notre association, nous a permis de parcourir cette très riche exposition en compagnie des deux commissaires scientifiques Lucile Douchin (responsable des fonds du domaine de la santé – département de l’Éducation, de la Culture et des Affaires sociales, Archives nationales) et Vanessa Szollosi (responsable du pôle Affaires sociales – département de l’Éducation, de la Culture et des Affaires sociales, Archives nationales).

L’exposition se donnait pour but de retracer l’impact des grandes épidémies sur la société française, et l’évolution des politiques de santé. Elle soulignait les liens forts entre phénomène épidémique et questions sociales, économiques, culturelles, voire morales à travers les réactions des sociétés.

Cette exposition était également labellisée dans le cadre du bicentenaire de la naissance Louis Pasteur (1822-1895).

Après une lutte acharnée contre des casiers récalcitrants, nous avons pu accéder à l’exposition en passant au-dessus d’un cadavre exquis et profiter de l’expertise de nos hôtes pour découvrir un sujet rendu très accessible par Lucile et Vanessa.

L’exposition regroupait de nombreux objets de tous supports (tableaux, manuscrits, musique, affiches, objets etc). Elle était organisée en trois parties :

_Le fléau : endurer l’épidémie (XIVe – XVIIIe siècle)

_Contrer l’épidémie (1750 – 1914)

_Nouvelles pandémies, nouvelles luttes (1914-2020)

Comme un clin d’œil à l’association, dans la salle principale, la visite débutait par un document venant d’Allemagne « Das Wunderzeichenbuch (Le Livre des miracles) », édité à Augsbourg vers 1552 : « En l’an 1401, une grande comète à queue de paon est apparue dans le ciel au-dessus de l’Allemagne. Elle fut suivie par la peste la plus grave en Souabe. »

Le parcours de l’exposition était centré sur quelques maladies marquantes (peste, variole, choléra, grippe, VIH/sida). Bien que concentré sur le territoire métropolitain, il abordait le contexte européen et international, de même que la gestion des épidémies dans les anciennes colonies.

Les archives exposées provenaient de toutes les administrations centrales de l’État et des collectivités, des rois de France aux présidents, des administrations de police sanitaire au ministère de la Santé, des organismes de bienfaisance à la Caisse nationale de l’assurance maladie. Ces archives publiques étaient complétées par des fonds d’archives privées également conservés aux Archives nationales, notamment ceux d’associations de lutte contre le VIH/sida qui viennent apporter un contrepoint à la parole publique. Les prêts exceptionnels de nombreuses institutions enrichissaient le parcours. La commune de Givry (Saône-et-Loire, 71) permettait pour la première fois au public de voir dans un musée parisien le plus ancien registre paroissial conservé en France.

La visite de la salle principale se terminait par le superbe retable de Keith Haring, « La vie du Christ » daté de 1990. Il s’agit d’un retable en bronze patiné de feuilles d’or blanc offert à la ville de Paris par la Spirit Fondation de Yoko Ono en 1994 et déposé en la Chapelle Saint-Vincent-de-Paul de l’église Saint-Eustache. Ce retable permet d’honorer la mémoire des victimes du VIH/sida.

 

Il est à noter que cette exposition, prévue de longue date, a été percutée par l’actualité. En effet, alors que les commissaires travaillaient sur le sujet, la COVID a fait irruption dans nos vies et l’exposition ne pouvait pas ne pas en parler. Ainsi, dans les coursives, il était possible de terminer la visite par quelques éléments sur ce sujet et chacun était libre de participer à la constitution des archives sur le sujet grâce à une station d’enregistrement de témoignages oraux. Les visiteurs étaient invités à témoigner anonymement de leur expérience du premier confinement de mars à mai 2020. Ces témoignages seront conservés à titre historique au sein des fonds des Archives nationales pour permettre aux générations futures de faire le récit de cet événement planétaire. Une collecte d’objets est également réalisée et il serait sans doute intéressant que le DAAD Alumni France y participe en versant son fameux « Confino Chef ».

Après avoir pu vaincre définitivement les casiers des Archives nationales, la soirée s’est poursuivie de façon « studieuse » autour d’un verre.

Par Sylvère Aït Amour